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Laurence Gonry a suivi un parcours
formatif important qui lui permet de jouer avec beaucoup d’aisance
avec les possibilités de l’image : 3 ans d’études en arts graphiques
à Saint-Luc Liège, 5 ans en gravure et illustration du livre à la
Cambre et enfin, elle étudie la sérigraphie à l’Académie de Watermael-Boitsfort.
Elle est capable de sortir la gravure
sur bois des ornières séculaires que s’est forgé l’art de l’estampe.
Graphiquement, elle possède ce « petit quelque chose » qui fait
franchir les barrières. Un mélange détonnant de techniques (gravure
sur bois, gravures sur métal, gravure sur gomme, sérigraphie…) et
de manipulations de l’image (agrandissement, surimpression, insertion
de textes courts ou de mots) qui donnent à voir un monde grave teinté
d’humour décalé.
Spacepafpaf nous propose une submersion
dans un univers ludico-angoissant fait de mixes visuels. Est-ce
de la fausse bande-dessinée, de la vraie science-fiction ou encore
de la série-noire américaine ?
Poser la question incite à y répondre.
Ses multiples références plongent le spectateur dans une volonté
de décrypter les codes du récit.
Car récit il y a : celui d’un martien
envahisseur et kidnappeur, qui se dévoile également apprenti sorcier
sorte de Prométhée extra-terrestre, aimant manipuler les cerveaux
de ses victimes avant de les renvoyer sur terre.
L’univers de Laurence Gonry évolue
entre les récits ludiques des cartoons contemporains comme ceux
de l’Américain Chris Ware et les histoires sombres contées par Frans
Masereel au début du xxe siècle.
Danielle Everarts-Seynaeve
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